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29 juin 2012 5 29 /06 /juin /2012 21:34

 

J'ai eu beaucoup de difficulté et j'ai énormément tardé à traduire ce message d'amour, car nous avons tous perdu, à un moment ou à un autre, un fidèle compagnon et à la lecture de ces mots magnifiques toute ma douleur, à peine,engourdie s'est réanimée.

 

 

Ricardo et toute sa famille ont perdu leur petite chienne....

Ricardo et toute sa famille sont en deuil....

La douleur s'atténuera-t-elle? Il est encore trop tôt pour le dire

Pour le moment, ce ne sont que des paroles de douleur et de peine qui s'écoulent du coeur et de la plume de Ricardo.

Repose en paix petite Luli.

 

 

A la mémoire de LULI

Les adieux se transforment en larmes et l'évocation construit la cuirasse de l'oubli, faisant du passage des images le réceptacle de la tendresse.

LULI comme il est loin le jour où de la perrera tu es apparue dans nos vies, en amenant avec toi un message de joie. Etant donné que tu n'avais plus de queue (très certainement amputée par celui qui t'avais abandonnée), tu exprimais ton contentement en remuant les hanches.

Six années s'écoulèrent, jalonnées de promenades, de rires et de bonheur, mais parvenus à la septième, une surprise nous attendait.

Le vétérinaire fut implacable :

- Vu son âge, son coeur est gros et cela augure des complications. De plus, ces boules sur les mamelles....

La nouvelle fut comme un électrochoc. Pourtant tu étais si bien, avec un telle envie de vivre ... malgré ses tumeurs mammaires ....

L'intervention s'imposait ... même si tes problèmes cardiaques représentaient un risque, tu devais affronter le bistouri.

Le 23 mai 2012 est arrivé. Un matin transparent. La brise frémissait sa fraîcheur. Tu trottais, contente, accompagnée par le consentement de mon épouse et de Vania, ma fille.

La clinique s'imposa à ton regard. Au dernier moment, tu refusas d'avancer et tu collas ton petit corps tremblant contre les jambes de ma fille, comme si tu pressentais, qu'à l'intérieur t'attendait ....

Finalement, tu franchis le seuil, et anesthésiée, tu t'endormis dans les bras de Vania.

Et tu restas seule, seule devant le défi à relever...

Tu traînais avec toi des problèmes de coeur et sur la table d'opération, ton coeur cessa de lutter. Après deux arrêts, il décida que ce serait la fin du parcours ...

 

Tu étais entrée à la clinique à 9:00. A 10:30, le téléphone retentit annonçant que tu avais pris congé de la vie.

La mort t'a rattrapée pour faire de ta vie un envol de souvenirs.

D'un coup la maison devint vide, abattue, comme exangue avec le silence qui bâillonnait l'écho et la solitude en tissant des ombres. Ta flamme s'était éteinte et transformée en une folle succession d'épisodes. Pourtant, la petite chienne, couleur cannelle restait vivante à nos yeux, car notre volonté insistait pour la garder auprès de nous.

Tout n'était que douleur, comme enveloppée d'une certitude; si dévastatrice qu'elle emporta avec elle une partie de nos coeurs.

LULI nous laissa un vide qui ne cesse de croître. Comme si nous avions perdu une part de la respiration qui anime le souffle du temps.

Elle s'en est allée vers l'inconnu, mais elle s'en est allée sachant qu'elle avait été aimée et que nous avions fait tout notre possible pour que ses jours soient pavés de félicité.

Petite chienne aux doux yeux et pelage couleur de rouille, ton étoile restera dans nos mémoires. Merci pour tout ce que tu as fait pour nous.


Texte écrit à trois mains, envoloppées de larmes.

Odi, Vania et Ricardo


 

 

 

El día más triste, por otra llama que se apaga...
 

IN MEMÓRIAM DE LULI
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El adiós tiene forma de lágrimas y la evocación edifica la coraza que aleja el olvido, haciendo del copioso desgranar de imágenes el albergue del cariño.
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Luli, qué distante queda el día que de la perrera saltaste a nuestras vidas, trayendo en tu arribo un mensaje de alegría. Dado que carecías de rabo (amputado tal vez por aquel que te abandonó) expresabas tu contento moviendo las caderas.
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Pasaron seis años poblados de paseos, risas y dicha, mas, en el séptimo, la sorpresa mostró los dientes.

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El veterinario fue contundente:
-Por la edad tiene el corazón grande y eso significa complicaciones futuras. Además, esos bultos en las tetitas

La noticia nos produjo un socavón. Pero se te veía tan bien, con tantas ganas de vivir… No obstante, aquellos tumores en las mamas…
La intervención quirúrgica era necesaria… Aunque tus problemas de corazón auguraban un riesgo, debías
 atravesar el desafío del bisturí.
.
Llegó el 23 de mayo de 2012. Mañana transparente. La brisa discurría repartiendo frescor. Tú caminabas contenta acompañada por el beneplácito de mi mujer y de Vania, mi hija.
La Clínica plantó presencia delante de tu mirada. En el último momento te negaste a avanzar, optando por pegar tu cuerpito tembloroso a las piernas de mi hija, tal si avisaras que presentías que adentro te esperaba…
Finalmente accediste a entrar, y empujada por la anestesia te dormiste en brazos de Vania.
Y allí quedaste, sola frente al desafío…

Acarreabas problemas de corazón, y en la mesa de operaciones tu corazón se cansó de luchar. Tras dos paradas decidió concluir el recorrido…
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Ingresaste a la Clínica Veterinaria a las 9:00 de la mañana. A las 10:30 h. sonó el teléfono en casa, anunciando que te habías apeado de la existencia. La muerte te alcanzó para hacer de tu vida un vuelo de recuerdos.
Al instante la casa quedó vacía, alicaída, como desinflada, con el silencio amordazando los ecos y la soledad tejiendo sombras. Habíase apagado tu llama convirtiendo la ausencia en un reflotar de episodios idos. Sin embargo, la perrita canela continuaba viva ante nuestros ojos, porque nuestra voluntad insistía en mantenernos junto a ella.

Todo rezumaba dolor, mas un dolor envuelto en una certidumbre; tan demoledora partida se llevó un retazo de nuestros corazones.
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Luli
 nos dejó un hueco que no para de crecer. Una sensación de haber perdido una parte del respiro que anima el aliento del tiempo.
Partió al abrazo de lo desconocido, pero partió sabiendo que fue amada, y que hicimos todo lo posible para que sus días caminaran por terrenos de felicidad.
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Perrita de ojos mansos y pelaje color herrumbre, tu estela permanece en nuestra memoria. Gracias por todo lo que hiciste por nosotros.

.

Texto escrito a tres manos desde la envoltura de las lágrimas.

Odi, Vania y Ricardo
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(Cuando Luli fue portada de uno de mis libros)

PUBLICADO POR RICARDO MUÑOZ JOSÉ

http://linde5-otroenfoque.blogspot.com.es/2012/05/el-dia-mas-triste-se-apago-otra-llama.html

 

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27 décembre 2010 1 27 /12 /décembre /2010 07:15
 
 
 Menci-DSC_0159.jpg 
 photo© les animaux maltraités. Tous droits réservés.
 
 Menci se ha ido. Hay que aceptarlo. El adiós tiene forma de lágrimas, pero también es ariete contra el olvido y constructor del cariño que alberga la memoria.
Menci sigue viva ante tus ojos, porque tus ojos permanecen junto a ella. Se marchó, pero se marchó sabiendo que fue amada, y que gracias a ti su vida se consolidó a la vera de la felicidad.

Se adivina que consideras que Menci hizo más por ti que tú por ella.

Nada dignifica más al ser humano que amar y proteger a los que no pueden protegerse; los animales, nuestros compañeros de planeta.

Aunque no la he conocido, Menci nos deja un hondo vacío, una sensación de habernos perdido una parte de la savia que alimenta nuestros pasos.
Amada Menci, tu huella se queda con nosotros por medio de tu amiga más querida.
 
 
 © Ricardo Muñoz José 
 
 
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25 décembre 2010 6 25 /12 /décembre /2010 21:21

En hommage aux millions de victimes ...

 

Gluglu était un jeune dindon, bien nourri et plein de vie, profondément attaché à Ana, la fille des propriétaires de la ferme.


 

A-pavo-1

 

Ana, la vingtaine, de santé fragile et de caractère introverti, vivait à l’écart de toute ambiance juvénile, c’est pourquoi elle réservait sa tendresse à son seul ami : Gluglu, le dindon. Pour elle, il représentait le centre du monde en devenir. Il était le dépositaire de ses rêves, déployant un univers de caresses, de confidences et de saine amitié.

 

Valentin et Joséphine, les parents d’Ana, ne voyaient pas d’un très bon œil un tel attachement, car les dindons incarnaient le souper traditionnel de Noël et même si eux n’allaient pas manger Gluglu, ils pouvaient le vendre à n’importe quel moment, et la chose serait entendue : le dindon finirait dans l’estomac d’une famille et Ana pleurerait en embrassant l’absence d’un compagnon de jeux.

 

Bien que Gluglu éprouvât une réelle tendresse à l’égard de la jeune fille, il était habité par un soupçon déchirant, étant donné les commentaires débités par les autres animaux de la ferme à propos du lien d’amitié inouï, qui le rattachait à la jeune fille.

 

-       Il ne passera pas les Fêtes de Noël, disait l’âne

-       Les hommes sont des carnivores et pour eux nous ne sommes que de la nourriture, argua le canard.

-       Eux troquent un ami contre un bon repas, ajouta le cochon

-       Seules les vaches vivent plus longtemps. Ils en prennent soin tant qu’elles donnent du lait, mais elles finissent dévorées sans le moindre remords, renchérit le chien.

 

Gluglu entendait toutes ces paroles. Il était réticent à l’idée d’entacher de la fange de la méfiance les sentiments d’Ana. Pourtant, il était convenable de ne pas oublier la signification du mot ferme : un établissement commercial dans lequel les animaux ne sont que de la marchandise. Il savait qu’on emmenait bon nombre de poules, canards et cochons et qu’on n’entendait plus jamais parler d’eux. Où allaient-ils ? Terminaient-ils dans l’assiette ? Toutes les conjectures étaient possibles. Quoique… Non ! Ana compromise dans une telle trahison ? Jamais.

 

Un matin, pourtant, un événement fit vaciller la tranquillité de la basse-cour et frémir l’âme de Gluglu. Des camions chargeaient des centaines de dindons et de porcelets devant la stupéfaction de l’entourage de ces pauvres créatures, qui partaient droit au sacrifice.

 

Ce fut le chat qui l’appela pour le mettre au fait de la terrible nouvelle :

 

- J’ai entendu dire que demain, ils célèbrent la Nuit de Noël et que le lendemain c’est Noël.


Gluglu se mit à trembler. Les dindons survivants, de même. Semblable à un gros nuage, la menace de mort flottait au-dessus de chaque habitant de la basse-cour.

 

L’avancée de l’obscurité engloutissait les reflets en décomposant les couleurs, en estompant les choses, en noircissant les arbres. Les bruits laissèrent la place au silence le plus parfait. Gluglu resta plongé dans l’obscurité, avec la peur lui labourant le corps et le découragement l’assaillant par à-coups. La solitude déployait les ailes tyranniques de l’insomnie. Dans une froide réalité, un pressentiment lui indiquait l’assiette en guise de sépulture et la mastication humaine comme pierre tombale. Les ombres agglutinées enflammaient l’attente lézardant la dure nuit du renoncement. Le repos restait hors d’atteinte. L’horloge scandait le suicide des heures. L’attente se faisait longue et la somnolence peignait un tableau angoissant ; un tableau à la fin inéluctable. Le lever du jour le prit par surprise avec son battement atroce d’ailes funeste.

 

- Je dois m’en aller, si je ne fuis pas, je finirai en repas de famille.

 

Triste décision, troquer le bonheur contre le désarroi. Il observa ses camarades de réclusion. Ils dormaient tous. Les autres dindons se reposaient en acceptant paisiblement leur tragique destin. Il tenta d’ouvrir la porte à coups de bec. Une partie de ce dernier se fendilla à cause de la dureté du bois. Sauter le grillage ?? Impossible étant donné la hauteur, de plus en tant que dindon, voler n’était pas dans ses cordes. Il décida de se sauver en creusant. Il gratta, gratta afin de se frayer un passage par-dessous le grillage. La clarté laissait apparaître l’annonce d’une nouvelle journée. Il devait accélérer la cadence, car dans ces contrées, on était habitué à se lever tôt et toute présence indiscrète risquait de mettre à mal la fuite. La terre, comme solidaire se fit plus meuble. Quelques instants plus tard, on pouvait distinguer la sortie. S’aidant de ses pattes, il se faufila. Certaines plumes finirent ondoyantes sur le barbelé, mais la liberté l’accueillit dans un souffle de soulagement. Gluglu lança un regard à la porte d’entrée, lui reprochant son manque de collaboration. Il s’éloigna de la basse-cour, empreinte de silence. Direction : le patio. Une brume dense s’empara de lui. Tout était frappé d’immobilité. Il y avait urgence. Il pensa à Ana.

 

-       Je ne la reverrai plus jamais.

 

L’absence de la jeune fille était déjà comparable à une blessure suppurant la nostalgie. La douleur faisait son chemin dans la mémoire des souvenirs les plus fous, ravivant des joies, laissant des abîmes de déception.

 

Il prit à travers champ. La brume encombrait le chemin. Il avançait tout en recréant les images qui l’habitaient, gémissant les adieux, à la merci d’un rêve désormais défunt. Il ne savait où aller, aucun lieu n’était sûr vu la période de l’année. D’un coup, la brume le happa. De gigantesques nuages l’encerclèrent de manière menaçante. La terre endeuillée et la solitude le faisaient voguer dans le vide. La marche du temps nichait dans la pierre. Un éclat, diffusant la brume, se rendait peu à peu maître du jour. La brume résumait la désaffection comme plaquée au sol de ce léger baiser subtilisé, réclamé par la terre transie.

Le paysage arborait une patine fer-blanc, estompant les noirceurs, faiblissant l’étreinte de la solitude.


 

A-niebla-1

  

Soudain, une surprise le fit frémir. Les yeux écarquillés, alors que ses ailes s’avouèrent vaincues. Devant lui, au milieu de la brume, comme une apparition maléfique : Valentin !

 

-       Gluglu, tu t’es échappé de la basse-cour. Viens, on rentre à la maison.

 

Valentin tendit la main. Vaine fut la tentative de fuite. Gluglu vit s’approcher cette main griffue telle un lasso fatal. Il parvint de justesse à retirer son cou, mettant à l’abri sa nuque. L’homme le prit dans ses bras. Le nuage rasait le sol, ils s’en retournèrent.

 

Matias et son épouse, à côté du camion.

 

-       Précisément aujourd’hui, tu dois prendre la route ?

-       Mais, femme, je ne pars pas à l’autre bout de la terre.

-       Tu n’a rien fait pour l’éviter ?

-       Non. Les gens ont besoin de leur marchandise, je dois la leur apporter.

-       Tu seras à l’heure pour le souper ?

-       Du calme. À la tombée du jour, je serai de retour.

 

La route ouvrit le giron de la large bande d’asphalte. Le camion affronta la monotone distance.

 

 

Gluglu, abattu par le terrible poids du doute, était témoin de l’avancée des heures, priant pour un changement soudain du calendrier.

 

Après la sieste, Ana le prit en promenade. Ils jouèrent ensemble et s’amusèrent insouciants. Gluglu mit de côté sa méfiance. L’horloge continuait à égrener l’inéluctable progression du temps. La brume affaiblit la matière laissant place à une clarté trouble. Matias monta à bord du camion décidé à rebrousser chemin. Il devait être chez lui à la tombée de la nuit. Souper tous en famille procurait un bonheur, qui n’était donné qu’une fois l’an.

 

Il se faisait tard. Il se peut qu’ayant tellement couru dans les champs labourés, la fatigue ne se soit insinuée dans le corps d’Ana. Par moments, la jeune fille sentait son souffle lui manquer, l’air la quittait. Le mal-être allait en augmentant inexorablement. Quand soudain le paysage disparut. Les yeux devinrent comme absents et le sol l’engloutit ! Elle tomba tel un chiffon. Inconsciente. En ne donnant plus aucun signe de vie.

 

Gluglu assista à la chute. La peur l’accabla. De suite, il essaya de la réanimer en battant des ailes et en poussant des cris. Sans résultat. Ana semblait bel et bien morte !

 

Le dindon sentit que quelque chose explosait dans son estomac et le trouble le traversa dans une angoisse oppressante. L’insécurité émanant du plus profond de lui se transformait en un remous de mauvais augure. D’étincelants tremblements parcouraient son esprit et le tonnerre de l’issue fatale le transperça d’une ondée d’inquiétude. Le désir de fuite s’était évaporé et la peur lui insuffla l’ordre de se diriger vers la route.

 

Au beau milieu de la chaussée, Matias remarqua la présence d’un dindon. Tout seul semblable à une figure fantasmagorique. Saisi par l’étrangeté de la situation, il klaxonna. Le bruit strident n’effraya pas l’animal. Pire, il ne fit même pas mine de se mettre de côté. Il ralentit. L’oiseau ne bougeait toujours pas. Devant tant de détermination, il appuya sur la pédale de frein. Les pneus crissèrent. Matias descendit du véhicule pour le faire fuir avant qu’une autre voiture ne l’écrase. Mais une autre surprise l’attendait. Il le vit, qui le regardait, se dandiner vers le fossé comme s’il voulait qu’on le suive. Le dindon pénétra dans les buissons. Le chauffeur, intrigué, le suivit. Non loin de là, ce qu’il aperçut lui fit presque sortir les yeux des orbites. Sur le sol, il distingua une fille qui gisait. Il la souleva et la mit à bord du camion. Gluglu le regardait, reconnaissant. Le transporteur démarra.

 

À l’hôpital, elle fut prise en charge par toute l’équipe d’urgentistes. La jeune fille avait eu une crise cardiaque et devait être opérée.

 

Les parents d’Ana arrivèrent tout tremblants d’empressement, piégés par les circonstances. Une fois rassurés par les nouvelles, ils mirent de côté leur anxiété.

 

Au comble de la gratitude, ils embrassèrent Matias.

 

-       Merci Monsieur, vous avez sauvé notre fille.

-       Non, c’est le dindon qui l’a sauvée. Il m’a conduit à elle.

 

Le chauffeur regagna son domicile avec plus de retard que prévu. Le souper de Noël se déroula dans la joie entre rires et toasts.

 

-       Matias, tu prendras bien un peu de dinde ???


 

A-pavo-3

 

À l'aube d’un nouveau jour, un  ami des animaux était né.

 

 

 

© D’après un texte de RICARDO MUÑOZ JOSE, traduit de l’espagnol par M.S.

 


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17 décembre 2010 5 17 /12 /décembre /2010 09:51

L'homme est le meilleur ami du chien

 

La main humaine surgit devant la chienne, qui par son grognement protégea telle une amure sa progéniture. Lorsque le chiot par la main fut retiré, un coup de dent dicté par une féroce volonté se dessina. La voix du deux pattes paternel freina l’élan de l’instinct.

-       Laisse. Il ne lui fera rien. L’homme est le meilleur ami du chien.

Le petit chien entendit la phrase et la mémorisa.

 

Truhan.jpg

La chienne laissa échapper un gémissement et levant une patte à la manière d’une supplique, implora d’une moue silencieuse qu’on lui rendît son petit. Ses yeux devinrent vitreux et de sa gueule ouverte, elle haleta, vaincue.

 

Blotti entre les hautes parois d’un carton à chaussures, le petit chien passa des mains d’un homme aux mains d’un autre, en échange d’argent.

 

La voiture en s’éloignant, finit par estomper les hurlements pitoyables de la chienne, qui submergée par l’impuissance dut se rendre à l’amère évidence : jamais plus elle ne reverrait le fruit de ses entrailles.

 

Une rue marqua son destin. L’homme descendit du véhicule, tenant la boîte comme s’il s’était agi  d’un trésor. Après un bref passage dans l’ascenseur, un triste couloir les mena devant une porte. L’homme l’ouvrit.

-       Les enfants ! s’exclama-t-il d’une voix puissante – ceci est votre cadeau de Noël.

La joie illumina tous les visages. Comme une peluche, le petit chien passa de bras en bras, bercé de tendres regards et étourdi de caresses. Dans le cœur du petit chien, la joie prit place : il était aimé. En guise de bienvenue, il reçut rapidement un nom, ils le baptisèrent Truhan. Pour Truhan, la froidure du mois de décembre ne fut que chaleur humaine.

 

Les journées s’écoulaient et les jumeaux Marisa et Jorgito reléguaient à plus tard les instants de repos de Truhan, lequel entre jeux et câlins était épuisé. Les moments de répit profitaient à la grand-mère Paca, qui tendrement le couvrait de tendresse. Par ailleurs, on l’emmenait trois fois par jour au parc, pour qu’il coure tout son soûl et puisse jouer avec les chiens du voisinage. Et c’est tout naturellement que vibrait encore la phrase de son père de jadis : « L’homme est le meilleur ami du chien ».

 

Maman Clara et papa Joaquim souriaient heureux; sans l’ombre d’un doute, le petit chien complétait le tableau familial.

 

Le temps passant, Truhan devint un chien vif, curieux et surtout très proche des gens.

-       Il est merveilleux, disaient de lui les voisins.

 

Truhan vécut les angoisses de la famille quant à la maladie de la grand-mère Paca, fut témoin des disputes entre Clara et Joaquim et partagea autant les rires que les larmes de Marisa et de Jorgito.


Les fortes chaleurs firent leur apparition. Un jour, à l’aube, comme à son habitude, papa Joaquim le fit monter dans la voiture. D’un bond, Truhan s’installa sur le siège passager. Le trajet fut long. Tout en conduisant, l’homme échangeait des regards tendres.

 

La ville était désormais bien loin. Joaquim arrêta la voiture. Il descendit et ouvrit la portière et souriant l’invita :

-       Allez Truhan. Descends et va te dégourdir les pattes.

Il sauta à terre et plein d’enthousiasme en son for intérieur partit comme une fusée à travers champs. Sautillant de pierres en fourrés, tout heureux. Il aboya  les oies qui l’apercevant s’envolèrent et s’amusa à mettre en fuite un lézard apeuré. Pourtant, alors qu’il regarda en arrière en quête d’un sourire approbateur de son maître, Joaquim n’était plus là.

 

La gueule béante et la truffe en l’air, il vit la voiture rapetisser au fur et à mesure qu’elle s’éloignait. Soudain, la présence d’un virage l’effaça complètement. Une légère bave sortit de ses commissures, tout son corps fut parcouru par un soubresaut de surprise tel un coup de fouet. Immédiatement la tristesse l’envahit et son âme tomba, prostrée aux pieds de la solitude. Alors, Truhan, refusant l’évidence, se coucha dans le fossé, les yeux envahis de silence. Son regard baigné d’espoir se mit à attendre le retour de Joaquim.

 

Marisa et Jorgito pleuraient  dans les bras de la grand-mère.

 

-       Nous ne savions pas à qui le laisser, répétait la mère afin de calmer la peine des enfants, qui tenaient encore entre leurs doigts la balle et les peluches de Truhan, où résonnait encore la joie du chien bien-aimé.

 

Le père arriva.

-       Tout est réglé ! Demain nous partons en vacances. A notre retour, je leur en achèterai un autre.

 

Les heures s’écoulaient lentement, la lumière laissa la place à l’ombre et de l’ombre jaillit le jour. Les rayons du soleil tombaient à la verticale, brûlant la rosée posée sur les feuilles. Truhan était là. Unique habitant de cet inerte paysage de l’abattement. Il avait soif, il avait faim, mais ses yeux étaient comme cloués sur la chaussée. Intérieurement, l’abandon entonnait son chant lacérant. Le regard sans éclat, la douleur sans larmes, le pauvre gémissait sans bruit. Les souvenirs de hier le frappaient : la maison, les enfants, l’amour qu’ils lui portaient. Il avait tout perdu, sans en connaître la raison. Dans sa tête, les paroles de son père : « L’homme est le meilleur ami du chien ».

 

-       Il a surgi de nulle part. Je n’ai pas eu le temps de freiner !

 

Les taches de sang qui dessinaient l’asphalte furent  les derniers vestiges de son passage sur cette terre. Dans le ciel, les nuages ondoyaient comme des vagues chevauchées par le vent.

 

       RICARDO MUÑOZ JOSE, http://linde5-otroenfoque.blogspot.com/, traduit par M.S

 

© les animaux maltraités. Tous droits réservés.

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 00:05

foto Nera blog

UN CONTE DE NOËL

 

 

Román, un monsieur âgé vivait seul dans un petit village. Son épouse faisait partie du passé depuis qu’elle avait quitté ce monde et Marga, l’unique descendante, après s’être mariée, était allée vivre dans un village des alentours.

 

Deux ans auparavant, Marga avait fait cadeau à son père d’une petite chienne abandonnée, qu’elle avait recueillie en chemin, afin que celle-ci lui tienne compagnie dans sa solitude. Ils l’appelèrent Nera, à cause de la couleur de sa robe.

 

Román et Nera étaient inséparables. Le voisinage ne mit pas long à s’habituer de les voir se promener et échanger des messages qu’eux seuls comprenaient. La chienne lui faisait des bisous et Román lui répétait :

 

-       Jamais je ne t’abandonnerai !

 

Román était heureux, Nera était heureuse. Pourtant, la santé capricieuse du monsieur était motif de soucis chaque fois plus fréquents. Cela présageait l’arrivée de la Grande Faucheuse, prête à baisser le rideau de l’existence. Et lorsque cela arriverait, qu’en serait-il de sa petite chienne ?

 

Un matin, à l’aube, Román éprouva de la difficulté à respirer et son corps ne répondait plus. Une faiblesse inopinée associée à des nausées et des vomissements lui causèrent un mal être général. Des voisins le conduisirent à l’hôpital le  plus proche. Il y fut admis d’urgence. Marga vint le voir dans l’après-midi. Son père n’allait pas bien du tout.

 

-       Ma fille, prends chez toi Nera, je ne veux pas qu’elle reste seule.

-       Mais papa, tu verras, tout va s’arranger, tu guériras et tout rentrera dans l’ordre.

 

Marga exauça les vœux de son père. Elle prit la chienne et la laissa aux soins d’un membre de la famille de son époux.

 

Nera se sentit seule. Qui étaient ces gens ? Pourquoi l’avait-on amenée dans cet endroit ? Où était Román ?

 

Román, vaincu, finit par rendre les armes. Comme un pétale fané, il mourut sur son lit d’hôpital. Ses jours s’achevèrent d’un coup, faisant la nique à la souffrance. Il s’en alla sans que la douleur physique n’altère son calme.

 

Nera ne savait pas que son ami avait quitté ce monde.

 

Román fut enseveli sous un arbre centenaire. Le cimetière de son village serait sa demeure éternelle. Une tombe tout simple, qui pourtant gardait l’empreinte de ses adieux. L’automne  était sur le point de céder sa place à l’hiver.

 

Au lever du jour, Nera fugua. En silence, elle s’engagea sur la route. Elle ne fit aucune pause sous le matin tiède. Son corps chancelait sous les rafales de vent produites par les voitures qui la croisaient. Elle parcourut ainsi une quarantaine de kilomètres alternant clarté et hombres, solitude et mutisme. Avec pour unique désir, celui d’atteindre son but. Román l’attendait. Le périple s’acheva à force d’asphalte ennemi.

 

Alors qu’elle pénétrait dans le village qu’elle connaissait si bien, la nuit déployait ses noirs rideaux tels une parenthèse nocturne. Nera prit le chemin de la maison. Les portes de même que les fenêtres semblaient fermées. Aucune lumière, aucun bruit. La maison respirait au son du silence, comme figée dans un bâillement de repos angoissant. Un halo énigmatique l’enrobait à l’effigie d’une poisseuse sensation de néant. La solitude gagnait du terrain et s’appropriait des espaces vaincus. Román dormait-il ? ou était-il en train de se promener ? Nera se coucha devant la porte. Bientôt la fatigue appela le sommeil et le sommeil se cristallisa en repos. Le lendemain matin, un soleil blafard, sans envie, fit son apparition, comme si la planète tout entière vacillait, vaincue. Román n’était pas de retour ?

 

La chienne se dirigea vers le parc où tous les deux avaient l’habitude de se rendre et où son ami la laissait courir en liberté, heureuse. Román riait. Elle, entre courses et cabrioles, faisait aller de pair son bonheur avec la satisfaction de Román.

 

Elle erra dans le parc, sans succès ; Román était invisible. D’autres chiens, compagnons de jeux d’une période plus joyeuse, vinrent à sa rencontre. Les personnes qui la connaissaient la caressaient en lui prodiguant des regards empreints de tristesse. Nera n’en comprenait pas la signification. Elle déambula toute la journée à la recherche de son ami de cœur.

 

L’après-midi, en guise d’au revoir, se délestait, déjà, de la lumière et le crépuscule qui tenait le pinceau du temps commença à peindre le firmament d’un voile écarlate. Le rouge éclat de cet incendie contenu se déployait alentour. Nera ne fut pas effrayée par l’arrivée des ténèbres. Elle avait faim, elle avait soif. Où donc était passé Román ?

 

La maison paraissait un coffre-fort scellé. Seul le vide semblait en mouvement. La vie  avait disparu par la brumeuse ouverture du passé. L’amour qui avait palpité des milliers de fois n’était plus que la marque de la désolation.

 

Elle s’endormit sous la voiture.

 

Les journées s’enchaînaient et elle dans ce sillage stérile ne cédait pas au découragement qui redoublait aux frontières de la tentation.  Le néant, seul, répondait à son regard vague.

 

La pauvre, elle se nourrissait de ce qu’elle trouvait et elle buvait l’eau des flaques. Des journées resplendissantes firent leur apparition, mais le résultat était toujours le même : l’absence. Nera perdit de son élégance, ses os commencèrent à redessiner sa silhouette et sa démarche ne fut plus qu’une succession de mouvements saccadés. Les gens percevaient son drame et s’attristaient de la voir passer. Certains essayaient de gagner sa confiance, d’autres voulurent la recueillir afin de lui offrir un nouveau foyer. Mais elle ne transigeait pas. Son fouet agité en guise de bannière reconnaissante, elle poursuivait sa quête silencieuse. Mais ses forces étaient minées par la faiblesse et le tremblement de ses yeux n’était que cris d’angoisse.

 

Des chiens l’attaquèrent, Nera ne se défendait pas. Comment aurait-elle pu, en elle il n’y avait qu’amour ? Les enfants la pourchassaient en la caillassant, il y en eut même un, qui lui décocha un coup de pied, auquel elle répondit par un gémissement de douleur.

 

L’hiver arriva et avec lui, Noël. Les gens organisaient déjà la nuit familiale par excellence. Tout n’était que couleurs et les chants de Noël résonnaient de partout.

 

-       C’est Noël ? se demandait Nera. Je vois des enfants avec des petits chiens dans les bras  et ils jouent avec eux comme s’il s’agissait de nouveaux jouets. Ce sont peut-être les cadeaux de Noël ?

 

Engluée dans les toiles de la mémoire, plongée dans la brume de la fade réalité, Nera continuait de se torturer dans un passé perdu. Le soleil avait fait place à la lune. La chienne était seule, le désir la poussant et la peur la retenant. Román vivait dans les tréfonds de sa mémoire et une promesse faite de douces paroles retentissait sans bruit.

 

-       Jamais je ne t’abandonnerai !

 

L’inquiétante solitude, la peur persistante et les bruits effrayants l’escortaient dans sa marche inébranlable. Pourquoi Román n’était-il pas de retour ?

 

La nuit de Noël amena avec elle toutes les excentricités. Les familles engloutirent de copieux repas et au cours d’innombrables toasts échangèrent des vœux de bonheur. Dans le ciel jaillissaient les étincelles éternelles et au ras du sol le froid fouettait sans relâche.

 

Et cette odeur ? C’est l’odeur de Román ! répétait Nera en aiguisant son odorat.

 

Vint l’heure des adieux et la promesse de revenir l’an prochain.

 

-       Oui, c’est l’odeur de Román !

 

Dans la douce opacité, elle avança, comme guidée. L’alcool avait pris possession des lieux et les rires faisaient trembler la quiétude nocturne. Les gens commençaient à rentrer dans leur foyer.

 

-       Et ces lumières ? Pourquoi se dirigent-elles sur moi ?

 

Les lumières devenaient de plus en plus grandes à mesure qu’elles approchaient. Soudain, les voix se turent. On aurait dit que la vie était suspendue. Nera tenta d’échapper aux phares avant-coureurs de la voiture, mais elle allait si vite … Elle ressentit un coup violent ! Son hurlement retentit comme une musique alors que la voiture ivre prenait la fuite. La petite chienne gesticulait sur les pavés. Tantôt recroquevillé, tantôt raide son corps était saisi d’intenses convulsions. La main de la mort la saisissait. L’obscurité la baigna de sa houle silencieuse. De la voûte céleste, les étoiles regardaient, contrites.

 

Aux prises avec le désespoir, la souffrance était atroce. Ce n’était que le début ! Une odeur, pourtant, qui indiquait une direction disait d’attendre. Elle se redressa tant bien que mal. La faiblesse la tenaillait et ses pattes arrière ne répondaient plus. Un filet de sang perlait de sa gueule. Elle avait une côte cassée et toute cette partie était endolorie. Contrainte par son flair et l’épouvante  de plus en plus présente, elle se traîna. Quitte à ce que ses os ne se rompent, elle devait continuer. L’obscurité de ses ailes de cristal noircies voltigeait tout en la soutenant dans son effort martyr.

 

Le lendemain matin, 25 décembre, jour de Noël, on retrouva Nera, morte, sur la tombe de Román. Un vent gelé l’embrassait de sa cruelle étreinte. Tout n’était que paix. Román et Nera étaient ensemble. Et dans le vide de ce matin-là, on pouvait entendre portées par le vent les paroles d’une phrase :

 

-       Jamais je ne t’abandonnerai !

 

 

RICARDO MUÑOZ JOSÉ

http://linde5-otroenfoque.blogspot.com/2009/12/blog-post.html, traduit de l’espagnol par M.S.

 

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