Comme promis le deuxième volet de l'interview, traduit par Les animaux maltraités.
Pour prendre connaissance de la première partie, cliquez sur le lien suivant :
http://lesanimauxmaltraites.over-blog.com/article-interveview-de-david-nuevo-equanimal-65519675.html
Nous étions décidés. Nous venions d'assister à l'exécution sous la torture d'un animal innocent, magnifique, qui était en train de suffoquer dans son vomi de sang. J'essayais de regarder le public, je ne regardais pas le taureau, j'en étais incapable et c'est cette indignation qui a fait que sautions dans l'arène.
- Cela te paraît-il plus digne que le taureau meure à l'abattoir?
Non, absolument pas, cela ne me paraît pas plus digne qu'un animal meure par la main de l'homme lorsque cela peut être évité. Pas digne non plus que des abattoirs existent. Un mal ne sert pas de justificatif à un autre mal.
- Qu'est-ce que tu penses des abattoirs?
Bon, alors si on se base sur EQUANIMAL et quant à moi, nous essayons de lutter pour les droits des animaux, les droits fondamentaux. Pas pour le droit de vote de la poule ou pour un ours brun le droit de conduire un véhicule. Les droits fondamentaux intrinsèques à n'importe quel animal, humain ou pas. Un droit à la vie, vivre en liberté et vivre sans maltraitance. Par conséquent, nous nous opposons aux abattoirs, ces centres sauvages où l'on tue impunément jour après jour, mais nous sommes également opposés aux cirques, aux zoos.
Il y a beaucoup de domaines où l'homme entretient une relation avec l'animal dans le but de l'exploiter. Que cela lui procure un avantage financier ou dans un but de divertissement. Des choses qui sont un dommage en soi et oser le justifier est un dommage moral. Donc, nous y sommes opposés. La lutte a lieu sur plusieurs fronts.
- Tu ne manges pas de viande?
Cela fait des années. J'ai pris conscience grâce à certains courants et aussi grâce à mes convictions. J'étais déjà anti-taurin, mais il y avait quelque chose qui me dérangeait, comme : "Je suis anti-taurin, mais je mange un steak". Je percevais les contradictions et lorsque j'ai lu, vu, comparé et étudié qu'on pouvait vivre sans manger de viande, j'ai sauté le pas.
- Vous tous qui êtes entrés dans l'arène, vous êtes végétariens?
En fait, nous sommes végans, mais ce n'est pas une condition de base pour que quelqu'un se rende compte que ce n'est pas bien de maltraiter un animal. Disons qu' un cheminement intérieur, personnel fait que peu à peu tu deviennes plus cohérent et que tu t'aperçoives de la contradiction, qui consiste à exiger que l'on protège l'aigle impérial, mais qu'en même temps tu manges une poule. Pourquoi? parce qu'il y en a moins? et alors? Le fait qu'il y en ait moins, ne donne pas le droit d'exploiter ou de ne pas exploiter.
Disons, qu'il s'agit d'une évolution naturelle lorsque tu te préoccupes d'autres êtres, c'est d'essayer de les exploiter le moins possible.
- Votre mouvement prend-il de l'ampleur ou tout est très lent?
C'est plus lent que ce que nous souhaiterions. Lorsque tu parles d'abolir une torture, tu aimerais que cela soit fait, aujourd'hui, demain. Donc tout ce qui va arriver cette année lors des fêtes populaires, ils vont tuer 12.000 taureaux et vachettes et bien, ça, nous ne pouvons pas l'éviter. Mais c'est un mouvement qu'on ne pourra arrêter. La jeunesse est de plus en plus conscientisée de son environnement, de son écosytème, des animaux et ils ont d'autres préoccupations que l'arène, tu vois dans le genre : accéder à une vie digne, la précarité du travail. Nous, les jeunes avons autre chose en tête que de gaspiller un paquet d'argent pour voir torturer un animal.
- Quand vous étiez au milieu de l'arène comment voyiez-vous le public?
Bon, je reconnais que la situation était hostile. Tu entends des choses, même si tu ne les comprends pas, tu sais que ce ne sont pas de gentilles choses et tu as une montée d'adrénaline. Tu déconectes, tu vois des choses, tu as tes objectifs, tout va très vite parce que tu as réussi à être au centre de la place la plus importante au monde.
- Vous étiez effrayés?
Pour nous c'était clair : aucun de nous ne devait rester dans les gradins au milieu du public. On devait tous sauter, pour éviter que le public ne nous prenne, parce que ce sont des gens qui ont payé pour voir un acte cruel, donc ils ne vont pas faire dans la dentelle. Par rapport à d'autres actions, on sait déjà, bref, il y a eu des attitudes assez désagréables. Il ne fallait pas qu'ils nous capturent. Il fallait que la police vienne et qu'elle nous évacue. Mais en fait la police n'est pas venue, mais eux, oui.
- Il y a eu de la violence à votre égard?
Ma foi, moi j'ai été le seul à être trainé. Un monsieur est arrivé, avec son cigare, le stéréotype parfait du pro taurin et il m'a pris par les cheveux. Nous nous avions une attidude de résistance passive. Au sol, bras en l'air et nous criions : "abolition, abolition, abolition" et cet homme, et bien, il a décidé de m'attraper par les cheveux et à commencer à me traîner. Bon, voilà, c'est lui qui sait comment il gère les conflits de l'existence ... avec de la violence. Mais je pense que ce n'était pas nécessaire.
- Et la police s'est bien comportée avec vous?
Bon, la police a joué son rôle, je veux pas non plus faire de digressions. Ils nous ont détenus jusqu'à 3h du matin au commissariat et nos sommes dans l'expectative d'un jugement.
- Et de quoi êtes-vous accusés?
On nous accuse ...
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