«Le transport des chevaux est inhumain et cruel»
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- Les grands détaillants suisses retirent la viande de cheval
- La fraude à l’identification des chevaux serait répandue
Quelles actions autour du cheval mène votre Fondation, outre la question des transports?
Vera Weber: Notre campagne Basta de Tas a été lancée le 31 mai 2011 en Argentine. Elle vise à faire stopper l'usage de chevaux éboueurs, qui servent à collecter les déchets recyclables. Ces chevaux tirent jusqu'à 1000-1500 kilos de déchets, ce qui est beaucoup trop, et sont battus et maltraités. Leur usage n'est pas du tout réglementé par les municipalités. Heureusement,notre campagne a été déclarée d'intérêt national. Nous avons donc créé un sanctuaire pour accueillir les chevaux qui seront remplacés petit à petit par des véhicules à moteur.
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Des chevaux entassés dans des bennes, battus, transportés debout pendant des heures par des camions sans toit ou alors, abandonnés à leur sort dans des enclos, souffreteux et mortellement blessés.
C'est tout cela qu'a montré mardi soir l'émission de la télévision alémanique«Kassensturz». Le reportage, tourné en partie par l’association de protection des animaux de Zurich, a montré des conditions d'élevage choquantes aux Etats-Unis, au Canada, au Mexique et en Argentine. Au point que, par mesure de précaution, les grands distributeurs suisses ont décidé de retirer mercredi de leurs rayons la viande de cheval provenant de ces pays.
La Fondation Franz Weber milite depuis longtemps pour la protection des chevaux.Franz Weber lui-même avait fait interdire l'abattage des chevaux sauvages australiens par des hélicoptères en 1988. Aujourd'hui, sa fille Vera Weber a repris le flambeau. Réaction.
Le Matin: Les images choquantes du reportage de l'émission «Kassensturz» vous surprennent-elles?
Vera Weber: Absolument pas. Au Canada, je sais qu'il y a une grosse problématique dans l'élevage de viande de cheval. Notre Fondation est notamment en contact avecHuman Society International qui suit de près cette question. Je dirais que de manière générale, il y a dans le monde entier un problème avec la filière de la viande de cheval.
En quoi cet élevage est-il plus problématique que celui d'autres animaux?
Le cheval a besoin d'espace. C'est un animal très fragile et sensible. Ses pattes très fines se brisent facilement. Faire monter un cheval de force dans un camion comporte donc toujours des risques d'accidents. D'autres accidents peuvent se produire ensuite à l'intérieur du camion. Il est donc difficile d'élever du cheval de manière industrielle. Sa situation actuelle est bien plus inquiétante que celle d'autres animaux.
Vous avez fait du transport des animaux l'un de vos combats...
Car le transport des animaux est une problématique en soi. Transporter des bovins ou des porcs d'un bout à l'autre de l'Europe comme on le fait actuellement, c'est inhumain et cruel. Il y a des normes qui limitent ce transport à 8h, mais celles-ci sont facilement contournées. En Australie, des moutons sont déplacés du sud au nord du pays, puis, par paquebots, acheminés dans les pays arabes. Ils finissent abattus selon les rituels. Notre Fondation dénonce la logique économique qui sous-tend cette chaîne de production, car évidemment, il est moins cher de transporter des animaux vivants que morts, dans des camions réfrigérés.
Quelles solutions avancez-vous?
L'émission alémanique entre selon moi en écho avec le scandale actuel des lasagnes à la viande de cheval. Ces événements remettent en cause toute l'industrialisation de la viande. Si on est obligés d'en consommer, il faudrait multiplier les lieux d'abattage pour éviter les longs transports. Il faudrait également revenir à un élevage plus proche de la nature et surtout, diminuer drastiquement notre consommation de viande.
L'émission Kassensturz sur la maltraitance des chevaux:
http://www.lematin.ch/suisse/transport-chevaux-inhumain-cruel/story/28480280